Décidément les pays européens, notamment ceux du Nord (Danemark, Pays-Bas, Norvège, Belgique) préfèrent acheter américain qu'européen en matière d'aviation de combat. Dans le cadre du programme HX (10 milliards d'euros), la Finlande semble ne pas vouloir déroger à cette règle alors que trois appareils européens sont en compétition : Eurofighter (BAE Systems, Airbus, Leonardo), Gripen (Saab) et Rafale (Dassault Aviation). La Finlande doit décider d'ici à la fin de l'année quel avion sera choisi pour remplacer ses 64 chasseurs F-18 C/D, dont 55 appareils sont encore en service. Les appareils devraient être livrés à partir de 2025. Les compétiteurs ont remis leur offre fin avril.
Selon la presse finlandaise, le choix du groupe d'évaluation se porterait sur le F35 plutôt que sur le F-18 ou sur les trois avions de combat européen. Et ce dépit de la volonté du ministre de la Défense finlandais, Antti Kaikkonen, "d'avancer vers une Europe de la défense plus forte", selon Florence Parly, et des excellentes relations entre la Première ministre Sanna Marin et Emmanuel Macron. Le groupe d'évaluation émet un choix technique sans aucune considération politique, qui sera présenté au ministre de la Défense. Antti Kaikkonen présentera à son tour au gouvernement cette recommandation lors d'une réunion en présence de l'ensemble des ministres. Selon un observateur averti, "il est très rare de voir le gouvernement s'écarter de la proposition du groupe d'évaluation".
Un appel d'offres fléché pour le F-35
"Il convient de dire que l'appel d'offres était structuré de façon à ouvrir les portes à F35", estime cet observateur. Les Américains disposent de deux avantages : l'armement qui équipe les actuels F-18 est récent et peut être installé sans problème sur un nouvel avion de combat américain ; la coopération est étroite entre la Finlande et les Etats-Unis en raison de l'entretien des F-18. "Il est certain que les Finlandais accepteront facilement le choix de l'appareil américain du fait de l'excellence réputation dont dispose le F18", fait valoir cet observateur.
Le Rafale est un outsider dans cette compétition. En France en dépit des propos officiels, personne ne croit vraiment à un succès en Finlande. D'ailleurs, ce pays nordique de l'Union européenne achète d'ailleurs très peu à la France (180 millions d'euros aux industriels français entre 2010 et 2019) mais a pris beaucoup plus l'habitude d'acheter de l'armement "made in USA". C'est surtout la Suède qui pourrait être le grand perdant de cette compétition, Saab ayant besoin de commandes.
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