Exclusif - «Boeing aura bientôt son premier site à Toulouse», assure son directeur général

  • Jean-Marc Fron veut intensifier les relations entre Boeing les PME et le ETI aéronautiques de la région. / TBC Jean-Marc Fron veut intensifier les relations entre Boeing les PME et le ETI aéronautiques de la région. / TBC
    Jean-Marc Fron veut intensifier les relations entre Boeing les PME et le ETI aéronautiques de la région. / TBC
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Gil Bousquet Gil_Bousquet

Jean-Marc Fron, le directeur général de Boeing France était à Toulouse il y a quelques jours. Il a rencontré La Dépêche et a évoqué la prochaine implantation du constructeur américain dans la région toulousaine.

Boeing aime la France et en particulier les entreprises aéronautiques de Toulouse et de sa région. Le patron de Boeing France, Jean-Marc Fron, sillonne d'ailleurs le pays pour détecter les fournisseurs capables de monter à bord des avions américains. «Boeing est plus ouvert que par le passé dans sa politique de sous-traitance. Nous cherchons les meilleurs et la région toulousaine est bien dotée» confie-t-il. D'autant que les acteurs de la supply chain aéronautique régionale cherchent des marchés de l'autre côté de l'Atlantique. La relation entre l'avionneur de Seattle et les PME toulousaines avait débuté avec le programme 787. Latécoère était devenu le fournisseur exclusif des portes passagers. La «Boeing french team» s'agrandira aussi à Thales, Safran, Dassault Système, Michelin… «Désormais il n'est plus nécessaire d'attendre de nouveaux programmes avions pour devenir fournisseur de Boeing. Si le produit est innovant, nous pouvons passer en double source d'approvisionnement» explique le directeur général de Boeing France.

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Disposer de plusieurs fournisseurs pour une même pièce ou système permet aussi de dérisquer la chaîne d'approvisionnement surtout en période de forte hausse des cadences comme actuellement. En juin dernier, Ratier Figeac dans le Lot et Crouzet Aerospace dans la Drome ont rejoint la «team» Boeing. «Notre vocation est d'intégrer deux à trois nouveaux membres par an» chiffre le représentant de Boeing. Certains fournisseurs travaillent pour Boeing mais ne font pas encore partie de l'équipe. «C'est le cas du Toulousain Satys qui a repris un hangar de peinture à Portland pour assurer les peintures des 737, 777, 787 et 747» détaille Jean-Marc Fron.

Côté business, si Airbus se taille la part du lion sur le marché des monocouloirs avec l'A320 NEO (60 % de part de marché), en revanche Boeing engrange les succès sur le segment des longs courriers. «Notre gamme n'a pas de trou dans la raquette. Entre l'A350 et l'A380 il n'y a rien chez Airbus alors que nous proposons pour 2020 le Boeing 777-9 avec 420 sièges. Notre gamme est plus compète ce qui explique que nous remportions 75 % des ventes en long courrier» décrit Jean-Marc Fron. Toutes gammes confondues, de janvier à septembre, Airbus a signé pour 256 commandes contre 631 pour Boeing.

810 à 815 livraisons

Le patron de Boeing France confirme que Boeing tiendra son objectif de livrer entre 810 et 815 appareils en 2018. à fin septembre 568 avions ont été remis aux clients. Safran s'est par ailleurs engagé à résoudre les problèmes de livraisons des moteurs LEAP d'ici la fin de l'année. Par ailleurs grâce au rachat de KLX spécialisée dans la distribution de pièces aéronautiques, Boeing va disposer de sa première implantation à Toulouse. «Le site de Toulouse va devenir Boeing prochainement. Ce sera notre première implantation ici» confirme Jean-Marc Fron.


Un nouvel avion avant Airbus ?

C'est la grande question qui agite le marché aéronautique : Boeing va-t-il lancer un new middle aircraft (NMA) ? Il s'agit d'un avion destiné à combler le trou entre son plus grand modèle de monocouloir, le 737, et son plus petit long-courrier, le 787. «La décision de lancement ou non sera prise en 2019 pour une potentielle entrée en service en 2025» confirme le directeur général de Boeing France. Cet avion de 250 à 280 places pré-baptisé «797» pourrait se vendre jusqu'à 5 000 exemplaires sur vingt ans selon les projections de la firme de Seattle. «Ce sera un tout nouvel avion, assure Jean-Marc Fron. Mais avec quel motoriste ? Quel type de fuselage ? En aluminium ou en composites ?» s'interroge-t-il. Sa méthode d'industrialisation sera aussi 100 % nouvelle pour tendre vers davantage d'efficacité et de réduction des temps de cycles de production.

À Blagnac, Airbus réfléchit plutôt à couper l'herbe sous le pied du «797» en lançant un A321 XLR, à très long rayon d'action. Il aura l'avantage d'être prêt bien avant 2025 au risque toutefois de ne pas être vraiment nouveau.

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Les commentaires (28)
mamilili Il y a 5 années Le 17/10/2018 à 10:02

C'est très bien, il y aura des emplois en plus pour les Toulousains; On ne va pas se plaindre si des usines ouvrent en France, et surtout à Toulouse; Il va falloir bûcher l'Anglais par contre;

gipici31 Il y a 5 années Le 17/10/2018 à 06:42

si cela peut diminuer la pression qu'Airbus exerce sur ses sous traitants c'est tout bénéfice...

Un abricot Il y a 5 années Le 17/10/2018 à 05:41

Comme tous les pays riches, les Nord-Américains délocalisent dans des pays émergents ...