À Perpignan, les salariés de New EAS, cédée à Sabena technics, sont en grève
Opposés aux modalités de reprise de New EAS par Sabena technics, les salariés de la société de maintenance aéronautique basée à l’aéroport Perpignan-Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) ont voté la grève le 18 janvier, jusqu’au 21 janvier. Validé le 17 janvier par le tribunal de commerce de Perpignan, le plan de Sabena technics comprend plus de 60 suppressions d’emplois, sur 228 salariés.
Malgré un plan de continuation déposé par Bruno Léchevin, actionnaire majoritaire de New EAS, le tribunal de commerce de Perpignan (Pyrénées-Orientales) a choisi le 17 janvier de confier l’avenir de l’entreprise de maintenance aéronautique à Sabena Technics. Seule offre externe, le plan de Sabena Technics suppose 62 suppressions de postes, sur les 228 de New EAS. Si le président de Sabena technics a rencontré dès le 18 janvier les salariés, délégués du personnel et le syndicat majoritaire CGT, les salariés ont réagi en votant une grève jusqu’au 21 janvier. Dès avant l’audience, les salariés avaient pris position contre le plan de Sabena technics et une centaine d'entre eux avait manifesté à l’entrée du tribunal de commerce le 17 janvier aux cris de "On ne veut pas de Sabena". Outre les licenciements (Sabena technics s’engage à reclasser 30 salariés sur d’autres de ses sites), le plan veut renégocier l’accord d’entreprise pour passer à 39 heures payées 35.
Il faut dire que la voilure de New EAS, société née en août 2014 sur les décombres de la liquidation judiciaire d’EAS Développement, s’est réduite. Le chiffre d’affaires a plongé de 25 millions d’euros en 2015 à 18,8 millions d'euros en 2016 avec 237 salariés. Résultat : New EAS avait été placée sous sauvegarde en décembre 2017 puis en redressement judiciaire le 31 octobre 2018. L’administrateur judiciaire, en recherche de repreneur, mentionnait en novembre 2018 un chiffre d’affaires de 12,5 millions d'euros sur les 8 premiers mois de 2018.
Cela dit, le feuilleton n’est sans doute pas terminé : Bruno Léchevin a indiqué vouloir faire appel du rejet de sa demande de renvoi d’un mois (il argumentait de 4 millions de créances impayées et de nouveaux investisseurs) et contester la cession.
Par ailleurs, le contexte du repreneur Sabena Technics (2 500 salariés sur 14 sites dans le monde) est particulier : le groupe TAT a annoncé mi-décembre 2018 son entrée en négociations exclusives avec les sociétés d’investissement Sagard, Bpifrance et TowerBrook, pour céder une participation majoritaire de Sabena technics, tout en précisant que les cadres dirigeants actuels resteront aux commandes. La cession pourrait être finalisée au second trimestre 2019.