Quels marchés pour la Flowbox ?

Le projet Flowbox a démarré il y a trois ans et lie trois partenaires : Areva Stockage d’Energie, la startup israélienne EnStorage et Schneider Electric. Il vise à développer une batterie à flux continu qui permet de stocker et de produire de l’électricité à la demande.

Le partenariat signé en 2014 entre dans le concret, depuis quelques mois, puisque ses essais ont démarré en novembre dernier sur le site de Kem One à Fos-sur-Mer. Les tests concernent la Flowbox, une batterie à flux continu qui permet de stocker et de produire l'électricité à la demande. Un projet qui fait intervenir trois partenaires Industriels. Areva Stockage d'Energie, qui le pilote et se charge de la conception et de l'intégration de la solution de stockage utilisant la technologie cœur conçue par la startup israélienne EnStorage - cette innovation consiste à coupler un gaz, l'hydrogène, et un liquide, l'acide bromhydrique - et Schneider Electric qui s'occupe de la fabrication et de l'installation du système de conversion de puissance en interface avec le réseau. Ce projet, nécessitant 4 M€ d'investissement et financé par l'accélérateur européen KIC InnoEnergy, vise à optimiser un prototype de 50 kW pour en faire un démonstrateur de 150 kW.

La fin et les moyens

A quelles fins ? "La Flowbox favorise le développement des énergies renouvelables. Elle permet en effet de prendre le relais lorsque ces EnR ne peuvent plus remplir leur office, pour des raisons météorologiques par exemple, et donc d'ajuster la production à la demande. Autre champ d'application, elle offre un intérêt pour la régulation des réseaux, puisque la batterie à flux continu peut également lisser la production en période de pics de consommation", explique Lucile Voiron, responsable du programme Flowbatteries chez Areva Stockage d'Energie.

Cette technologie cible également les agrégateurs de réseau, ces intermédiaires entre le producteur et le marché dont la mission est justement d'équilibrer l'offre et la demande en électricité sur le réseau. "Nous travaillerons avec eux, mais aussi avec les industriels qui cherchent à réduire leur facture d'électricité, en offrant un outils complémentaire de modulation de cette consommation".

Californie et Allemagne dans le viseur

Le marché du stockage de l'énergie, s'il est fortement concurrentiel, connaît aussi une croissance très rapide. Son poids se chiffre en milliards de dollars à horizon 2020. On comprend alors pourquoi l'entreprise basée à Aix-en-Provence, filiale d'Areva, s'y positionne d'ores et déjà afin de répondre aux besoins énergétiques de demain. Ce n'est pas le marché intérieur qui est aujourd'hui le plus porteur. L'Hexagone possède, avec ses barrages hydrauliques avec réservoirs, d'importantes installations de stockage de l'électricité lui permettant d'accueillir, sans grands investissements, les 32 % d'énergies renouvelables prévues d'ici 2030.

C'est donc pour l'heure hors des frontières que se joue l'offensive. "Dans le viseur, nous trouvons les territoires qui investissent de manière importante dans les énergies renouvelables. Sachant qu'au-delà de 15 % d'intégration d'énergie renouvelable, il est difficile de ne pas recourir au stockage, nous allons nous positionner par exemple sur la Californie, qui lance déjà des appels d'offre pour 2020 - 2025". Cet Etat vise en effet à porter à cet horizon la part des énergies alternatives à 33 %. En Allemagne, la révolution énergétique est en marche, les sources d'énergies renouvelables intermittentes (solaire et éolien ...) ont couvert en 2015 plus d'un tiers de la consommation d'énergie... "Nous regardons également vers les îles, qui utilisent massivement les énergies renouvelables et souffrent d'un petit réseau, de surcroît non interconnecté".

Mais avant d'en venir à l'offensive commerciale, la phase de tests se poursuit. "D'ici juin, si les résultats sont satisfaisants, nous commencerons à élaborer nos premiers projets clients", conclut Lucile Voiron.

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