Gaillac, ce site du groupe Pierre Fabre plus que jamais stratégique

En moins de trois ans, ce site de production ouvert en 1976 a concentré trois investissements phares du groupe Pierre Fabre, pour un montant total avoisinant la quinzaine de millions d'euros. L'usine de Gaillac produit pas moins d'une centaine d'ingrédients différents pour le groupe dermo-cosmétique occitan. Les détails.
Installée à Gaillac depuis 1976, le site local de Pierre Fabre est au coeur de plusieurs investissements stratégiques ces dernières années.
Installée à Gaillac depuis 1976, le site local de Pierre Fabre est au coeur de plusieurs investissements stratégiques ces dernières années. (Crédits : Rémi Benoit)

Second groupe dermo-cosmétique mondial avec 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2021, le groupe Pierre Fabre a la particularité d'avoir la quasi-totalité de ses sites de production en France. Parmi eux, le site de Gaillac concentre toutes les attentions ces dernières années. "Nous sommes le seul site de production d'actifs à la croisée de toutes les activités du groupe", justifie Frédéric Mayrand, le directeur du site depuis 2015.

Aussi bien spécialisé dans la chimie, l'extraction végétale et la biotechnologie, l'usine qui concentre 211 salariés à l'heure actuelle produit au total une centaine d'ingrédients différents pour les produits du groupe Pierre Fabre. Une liste que ne cesse de s'allonger tant l'outil industriel - de la commune du Tarn qui a aussi donné son nom à un vin - concentre de multiples investissements ces dernières années.

Lire aussi 12 mn"Nous voulons tendre vers des usines zéro émission" (Éric Ducournau, DG du groupe Pierre Fabre)

Lauréat du plan France Relance au titre de la relocalisation

Récemment, le groupe qui emploie 9.500 collaborateurs dans le monde dont 5.300 en France (et 68% en Occitanie parmi eux) a été retenu dans le plan France Relance pour relocaliser à Gaillac la production de deux molécules d'autant d'anti-cancéreux de la marque Pierre Fabre.

"Nous avons développé deux anti-cancéreux qui se concentrent sur le traitement du mélanome, l'encorafenib, et le cancer colorectal, le binimétinib. Nous avons licencié ces deux produits mais nous ne les produisions pas jusqu'à présent. Mais nous avons pris la décision d'internaliser leur production dès 2020", raconte Frédéric Mayrand, qui récupère cette production.

Pierre Fabre

Frédéric Mayrand est le directeur du site Pierre Fabre de Gaillac depuis 2015 (Crédits : Rémi Benoit).

D'un coût total de 4,5 millions d'euros, ce projet a été subventionné par l'État à hauteur d'un tiers environ. "Cela stabilise le site et son activité", ajoute par ailleurs le directeur qui a encore quelques postes ouverts. Dans les faits, ce projet repose principalement sur l'acquisition d'un bioréacteur capable de varier ses températures de -100 degrés à +150 degrés, auprès d'une société lyonnaise. Cette technologie était déjà présente sur le site de production de Gaillac mais avec une capacité de seulement 200 litres. Le nouveau bioréacteur augmente cette performance à 5.000 litres et va permettre ainsi de répondre à la demande mondiale.

"Désormais, nous sommes en plein dans la démarche auprès de l'agence européenne du médicament pour reconnaître Gaillac comme un fournisseur de ces actifs anti-cancéreux. On devrait être qualifié au troisième trimestre 2023 pour celui contre le cancer colorectal et au second trimestre 2024 pour celui qui agit sur le mélanome", planifie Frédéric Mayrand.

Pierre Fabre

Ce nouveau bioréacteur a nécessité un investissement supérieur au million d'euros pour Pierre Fabre (Crédits : Rémi Benoit).

Des investissements de premier plan

Autre nouveauté et pas des moindres, c'est encore une fois le site de Gaillac qui produit le nouveau filtre solaire des produits du groupe Pierre Fabre, autrement dit le composant qui a le rôle de protecteur contre les rayonnements UV dans les crèmes solaires. Là encore, l'investissement réalisé au cous de l'année 2020 a franchi le cap des quatre millions d'euros.

"Nous avons démarré la production en septembre 2020 et nous avons produit cinq tonnes de ce nouveau filtre la même année. En 2022, nous serons à huit fois plus. Mais nous avons la capacité ici de répondre à la demande mondiale sur les dix prochaines années", assure le patron.

Pour séduire les distributeurs et les consommateurs, Pierre Fabre mise sur le fait que son nouveau filtre, passé par un long processus de certification auprès de la Commission européenne, présente une totale innocuité sur la biodiversité marine.

Pierre Fabre

Pierre Fabre

Chaque année, le site Pierre Fabre de Gaillac exploite 2.000 tonnes de végétaux (Crédits : Rémi Benoit).

Dernièrement, le site ouvert en 1976 a lancé la production de trois nouveaux actifs biologiques issus de molécules présentes dans la microflore de l'eau de l'Eau thermale d'Avène. "Chacun de ses actifs présente des capacités apaisante, cicatrisante et soignante pour la peau. Pour les produire, on isole la molécule, on la stocke à -80 degrés puis on la duplique grâce à la biotechnologie", raconte Frédéric Mayrand. Une fois encore, l'investissement total du groupe dermo-cosmétique s'élève à 4,8 millions pour ce site qui s'étend sur 17 hectares.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.