Circul'Egg inaugure son site de production et lève 5 M€

Fin d’année 2023 riche en actualités pour la start-up Circul’Egg qui a breveté en 2021 un procédé de valorisation des coquilles d’œufs. La société a clôturé une seconde levée de fonds de 5 M € auprès de nombreux investisseurs (parmi lesquels Asterion Ventures, MouvemenT & Finance, FBA – Femmes Business Angels).

Cette opération est intervenue deux semaines après l’inauguration, le 10 novembre, de son site de production dédié au recyclage des coquilles d’œufs.

Une étape clé pour la jeune entreprise créée par trois ingénieurs de AgroParisTech – Yacine Kabeche, Justine Lecallier, Samuel Olivier – qui dispose désormais d’un site de 1 600 m² à Janzé (Ille-et-Villaine), au cœur d’une zone de production (le Grand-Ouest) qui concentre à elle seule l’essentiel des casseries d’œufs.

La production française d’ovoproduits s’accompagne de celle de 40 000 tonnes de coquilles d’œufs valorisées jusque là dans le compostage, l’épandage. Des solutions qui n’étaient pas satisfaisantes tant du point de vue environnemental qu’économique pour les opérateurs (le coût de la suppression d’une tonne d’œuf supporté par une casserie est estimé en moyenne entre 10 et 50 €).

Dans son usine (un ancien entrepôt logistique), Circul’Egg entend traiter 20 tonnes de coquilles par jour. Elle utilise pour cela un procédé permettant de séparer la coquille externe de la membrane interne. Ce sont ces deux matières qui sont valorisées.

La coquille, riche en carbonate de calcium, trouve des débouchés auprès des acteurs des plastiques, des revêtements de sol dans lesquels elle est un agent de charge. Sa richesse en calcium intéresse également le secteur de la nutrition animale pour un rôle dans l’ossature.

La membrane est caractérisée par sa teneur en collagène (types I, V et X) et en acide hyaluronique. Des « biomolécules » qui intéressent les secteurs de la nutraceutique, de la cosmétique, de l’alimentaire et du pet-food. Avec pour éléments de différenciation de s’inscrire dans une approche vertueuse des formulations, lesquelles peuvent se targuer d’être végétariennes (à l’inverse notamment des collagènes d’origine animale) et naturelles (le procédé de séparation est exclusivement physique).

Le site de Circul’Egg dispose d’un laboratoire interne d’analyse et de contrôle (la microbiologie est réalisée par un laboratoire externe accrédité) qui a mis en place des plans d’expérience. Également site pilote, il permet de valider les procédés (Circul’Egg travaille à conforter son procédé par le dépôt d’autres brevets) et l’applicatif (exemple : des barres pour l’alimentation).

La start-up collabore avec des partenaires académiques (AgroParisTech, Insa Toulouse, le réseau breton).

Le potentiel de développement de Circul’Egg est important dans l’Hexagone (CA prévisionnel 2024 de 1 M €) et en Europe – les casseries d’œufs y produisent chaque année plus de 200 000 tonnes de coquilles.

Plusieurs options s’offrent à la start-up pour valoriser cette ressource en s’adaptant aux flux de transport. Pourquoi pas en créant des coopératives ? Pourquoi pas aussi en proposant d’installer des petites unités d’extraction dans les casseries en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique– un concept de plug & play permettant de valoriser localement les coquilles ? Ou pourquoi pas en implantant des sites dans ces pays?