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Dans les Landes, une nouvelle vie pour la résine de pin ?

A Biscarrosse, Biogemme développe une méthode novatrice, plus respectueuse du pin et de l’environnement, mais aussi du gemmeur.
Dans les Landes, une nouvelle vie pour la résine de pin ?
Une centaine de pins est exploitée dans le cadre de ce programme lancé en 2010 par le laboratoire Holiste, qui utilise de l’essence de résine de pin pour sa solution d’oxygénation cellulaire « Bol d’air ».

Pratique traditionnelle, le gemmage (récolte de la résine) revient à la mode, et ce pour d’évidentes raisons écologiques, sociales et économiques. Nous vous parlions récemment du cas espagnol, mais on s’agite aussi côté français. Ainsi, dans les Landes, un intéressant projet fait parler de lui : le programme Biogemme, labellisé par le pôle de compétitivité Xylofutur.

Pour la petite histoire, Holiste est connu pour sa méthode naturelle d’oxygénation cellulaire, baptisée « Bol d’air » et imaginée au milieu du siècle dernier par l’ingénieur chimiste René Jacquier, qui souhaitait renforcer la vitalité des personnes malades. Une méthode qui s’appuie sur l’huile essentielle de résine du pin « Pinus Pinaster ». D’où l’intérêt du laboratoire bourguignon pour le gemmage… Et de là le lancement de ce programme.

Le gemmage nouvelle formule

Installé à Biscarrosse, le département Biogemme, dirigé par Luc Leneveu, exploite une centaine de pins. Chaque arbre donne autour de 3 kg de résine. Par distillation, c’est le laboratoire Biolandes qui en extrait l’essence, la fameuse « térébenthine officinale spécifique » (appelée « Orésine ») employée pour l’oxygénation.

L’objectif du programme Biogemme est triple. Il consiste d’abord à « concevoir un mode de récolte écologique et performant, respectueux de la nature et de l’homme ». Ensuite, il s’agit de structurer une filière économiquement viable « depuis la récolte jusqu’à la distribution de produits dérivés inhérents aux besoins spécifiques d’Holiste ». Enfin, Holiste espère, avec cette nouvelle méthode, sécuriser ses approvisionnements « en valorisant un produit français répondant à un cahier des charges exigeant ».

Concrètement, ladite méthode repose dans un premier temps sur « la conception d’une machine électroportative de gemmage et d’un outil coupant spécifique » permettant tous deux « d’obtenir une pique respectueuse de l’arbre ». Ces outils sont associés à un « système de recueil de la gemme en vase clos au moyen d’une poche hermétique souple et légère », préservant ainsi le produit des poussières et autres résidus.

Autre innovation : un « activant écologique » qui retarde la cicatrisation de l’arbre et accélère l’écoulement de la résine. Pour finir, un « système de ramassage mécanisé des poches et de conditionnement simultané » a été mis au point pour optimiser le processus et soulager le gemmeur. En résumé, c’est presque du « gemmage 3.0 » !

Outre Biolandes, ce programme Biogemme a également pour partenaires l’ONF (Office national des forêts), l’UPPA (Université de Pau et des Pays de l’Adour) et l’association « Gemme la Forêt ». De même, Biogemme travaille avec les laboratoires Rescoll et la jeune pousse Arrosia de Camille Suarez, qui crée des matériaux durables avec sa résine. C’est donc un bel écosystème qui est en train de se former dans la région autour de la résine de pin.

Plus d’informations, sur le site internet de Biogemme à Biscarosse.

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