Le CTVB acquiert la technologie française Biolie

Le nouveau laboratoire du Centre de transformation et de valorisation de bioproduits a acquis la technologie de la société française Biolie.

Un nouveau champ d’expertise est maintenant accessible aux entreprises de la région et de toute l’Amérique du nord avec l’acquisition par le Centre de transformation et de valorisation de bioproduits (CTVB) de l’UQAC de la technologie de la société française Biolie.


Vendredi, les entrepreneurs de la région et le milieu universitaire ont été conviés à assister à une journée d’information afin de prendre connaissance des opportunités qu’offre la technologie française mise en place pour le nouveau laboratoire-usine du CTVB qui permet d’extraire des enzymes provenant des plantes végétales et résidus, susceptibles d’entrer dans une foule infinie de produits de consommation.

Lors de cette journée, les organisateurs ont invité le président de Biolie, Nicolas Attenot, qui a pu entretenir l’auditoire sur la technologie brevetée et industrialisée acquise par le CTVB pour son application en Amérique du Nord.

M. Attenot a expliqué que Biolie a été fondée en 2012 à la suite de travaux de partir des connaissances acquises lors des travaux de recherche et développement de chercheurs de l’Université de Lorraine. La technologie mise au point permet d’extraire des enzymes présents à titre d’exemples dans des résidus de fruits et légumes, comme la tomate, les écorces, les bourgeons ou les aiguilles de différentes essences d’arbres ou de bleuets, bref une liste infinie de matières premières.

Ces molécules et enzymes extraits et standardisés sans utilisation de solvants chimiques ont le potentiel d’entrer dans un nombre tout aussi infini de produits de pharmacologie, de cosmétique, en produits insecticides, en alimentation ou dans l’industrie de la dépollution.

M. Attenot a mentionné que parmi les clients de Biolie, on retrouve maison de parfum Christian Dior. « Nous réalisons 40 % de notre chiffre d’affaires à l’exportation. On vend à des distributeurs et le plus souvent on ne sait même pas dans quels produits ça va », a-t-il. Le laboratoire-usine de Nancy dispose d’une capacité de production de 100 tonnes comparativement à 50 tonnes pour l’installation de Chicoutimi.

Nicolas Attenot, président de Biolie était de passage à l'Hôtel Le Montagnais pour présenter la technologie d'extraction de molécules.

Ce développement s’inscrit directement dans la suite des travaux que mène depuis 2016 le Laboratoire d’analyse et de séparation des essences végétales (LASEVE) et son directeur André Pichette. « Cette installation, ça fait longtemps qu’on la voit dans notre soupe. On n’avait pas d’installations à l’échelle pilote et industrielle. On va tenter de combler l’offre auprès des entreprises nord-américaines. »

Même s’il n’en est qu’à ses débuts , Le CTVB avec sa technologie Biolie a conclu des ententes de recherche avec cinq entreprises. Parmi elles, figure Rio Tinto qui mène des travaux sur la présence de bactéries dans ses tours d’eau, la géante Premier Tech, de Rivière-du-Loup, pour la mise au point d’un insecticide tandis qu’une papetière travaille sur la valorisation des écorces d’épinettes noires. « Il me manque un dossier que je voudrais voir développer au niveau régional et c’est celui misant sur les productions de petits fruits. C’est un dossier que j’attaquerai dans la prochaine année », se promet M. Pichette.

André Pichette, directeur de LASEVE, croit que la nouvelle technologie ouvre un nouveau champ d'expertise dans la région.

Louis Dussault, directeur du Centre d’entrepreneuriat et d’essaimage et d’entreprise (CEE-UQAC), a expliqué que le cheminement de ce dossier d’investissement de 6,6 M$ débuté en 2019 a été long et complexe en raison de la COVID-19. Développement économique Canada ( DEC) a contribué pour une part de 4,6 M$, tandis que l’UQAC a investi 1 M$. Promotion Saguenay, le Fonds Résolu, Rio Tinto et Elkem figurent dans la liste des partenaires.

Le laboratoire-usine dispose d’un équipement de résonnance magnétique nucléaire, des systèmes de chromatographies liquides et gazeux couplés à des spectromètres de masses permettant d’identifier des molécules. On y trouve également une cuve de 2 500 litres, du matériel de traitement de la biomasse incluant des chambres froides et de congélation de grande capacité ainsi qu’un tricanteur et un lyophilisateur.